EDEN LAKE (Chronique DVD)

Elle est redoutable cette epoque où tous les repères et codes sont malmenés, bafoués voire ignorés.

Elle est aride cette terre qui ne porte en son sein ni esperance ni même rêve.

Elle sont perdues ces générations.

Annihilées.

Quand la colle remplace la barbe à papa et comme meilleurs precepteurs les gang-bang ou autres snuff-movies, qu'attendre ?

Survival rance  pas si éloigné de nos portes, EDEN LAKE se subit.

Trame fine pour descente aux enfers, ces gens-lá sont vous, sont nous et leurs regards ont la couleur de nos iris.

Petit couple sympathique s'octroyant petit week-end camping et calins dans le chantier d' une future résidence pavillionnaire bourgeoise s'imbriquant parfaitement dans une verte et vaste forêt mais caressant un superbe lac tranquille d'où une motivation á ne rien gacher, ni effort ni temps, c'est assurement le lieu parfait pour une parfaite déclaration.

Loin du tumulte de la ville et de ses tourments quotidiens, cette bulle pourtant va exploser.

Alors nous plongerons dans les trefonds de l'horreur dans ce qu'elle peut avoir de plus "naturelle", quotidienne, réelle, dramatiquement réelle.

James Watkins considère son film comme un thriller d'action. Il est clair qu'aprés la projection de son bébé, il est impossible de le suivre sur ce chemin tant la déflagration est violente et cause d'irréparables dommages collatéraux.

Car c'est d'un drame social d'une puissance et profondeur rare dont il est question (et qui pas si lointainement que ça nous / le rapproche d'un Descent, part exemple...).

Dévoiler plus du "pitch" irriterait la surprise du futur spectateur et en fausserait le jugement.

Il faut partager "l'aventure" du couple et s'en impregner profondement pour en ressentir les deroutantes emotions qui en découlent.

Film âpre et dérangeant, les partitions jouées à merveille par l'inspirée Kelly Reilly et le traumatisant Jack O' Connell sont au diapason d'une mise en scène éclairée et volontaire.

EDEN LAKE est définitif dans son acceptation á ne jamais brosser dans  le sens du poil et achève nos derniers reflexes de bienséance, adhèrant par la-même longtemps après à notre mémoire.

Ni vraiment "survival", ni vraiment vigilante", EDEN LAKE cotoie ici Les Chiens de Paille ou encore dans sa brutalité sans nom Le Vieux Fusil.

Aprés les traumas VINYAN, et dans un autre genre Je Suis Une Legende (avec Will Smith) ou encore le vaporeux et obsedant All The Boys Loved Mandy Lane, gageons que notre cinéma (de genres...) adoré trouve en ces fiers enfants de quoi survivre encore longtemps aux remakes degoulinants de pretention qui polluent trop souvent nos regards innocents et affamés ( des noms ? allez...: Le Choc des Titans, Predators, Vendredi 13, 666 La Malediction etc...).

Electro-choc pour un cauchemar rural, emotions à fleur de peau et empreinte inalterable, tels seront les symptomes qui perdureront aprés la decouverte de cette incroyable et penetrante odyssée, bien plus qu'un film que vous n'oublierez jamais :

EDEN LAKE.